[FR] Libertalia: une nouvelle musicale

Mon nouveau projet: un roman (plutôt une nouvelle) musicale à écouter avec les yeux et à lire avec les oreilles. Ça s’appelle Libertalia, et voilà de quoi ça parle:

Un petit garçon français vivant à Recife, dans le brésil du 17ème siècle, découvre l’existence d’êtres humains qui partagent ses rêves d’ingénu: l’égalité des peuples, le refus de l’autorité, la liberté. Il s’agit des habitants de Libertalia, légendaire port pirate à Madagascar, bien loin de chez lui.

Le principe de cette série est de me laisser porter par la musique, puis d’écrire un bout de l’histoire, donc d’utiliser la musique comme principal moteur narratif.

Texte et musique: Thomas Brunet

Illustrations: Adrien Eudeline (Instagram: @Leon_odo)

Chapitre Premier

J’ai entendu des récits de voyages, des humeurs dans le vent. La marée apporte régulièrement à Recife les rebus ivres du royaume et du nouveau monde, comme dit papa. De grands types qui puent l’alcool de canne et la sueur se promènent toute la journée sur le port avec dans l’idée de monter sur la première coque de noix venue. Certains sont plus paumés que le rectum des statues de l’île de Pâques, comme dit papa, et pourtant… Y’en a qui parlent tout bas, pas pour parler d’enfreindre la loi. Y’en a, des qui sentent plutôt le rhum et la joie de vivre. y’en a, des qui se promènent, un grand carré blanc sous le bras. Y’en a, des qui se découvrent devant les dames que je sais pas trop encore ce qu’elles font mais qu’on m’a dit que je le saurai bien assez tôt si j’étais un homme. En tout cas, ceux-là, c’est les seuls à se découvrir devant. Et à dire bonjour aux nègres. Ils doivent être super importants pour avoir le droit de leur adresser la parole. Moi, Mère me l’interdit. Elle dit qu’ils sont trop occupés pour me répondre et qu’ils ne comprennent pas ce que je dis. Un jour, je veux être un homme et me découvrir devant les madames, et parler mieux que maintenant pour pouvoir dire bonjour aux noirs. C’est des marins comme ça que je guette pendant que je fais les chaussures des gras du cul qui sentent de la bouche. Aujourd’hui je cire un rupin qui me file un réal. Il doit être bourré. J’enfouille la pièce et je continue à scruter le port pour un de mes oncles. J’ai pas d’oncle mais si j’en avais, ils seraient comme ces types-là. j’en vois un qui monte sur un des sloops amarrées à une encâblure. Lui aussi y porte un drap blanc. Il disparait sous le pont, et c’en est un autre qui sort avec le drap. Les amarres sont larguées. J’aimerais bien aller avec eux. Ils ont hissé le drap sur le mât. à vue d’oeil ils partent pour l’Afrique. Un jour j’irai dire bonjour aux gens là-bas et j’monterai sur un sloop au pavillon blanc, c’est plus propre. Et puis je m’battrai parce que j’ai un sabre. j’sais pas cont’ qui mais c’est pas les forbans qui manquent en mer. C’est papa qui le dit. Moi je trouve qu’on manque pas de forbans sur terre non plus. Au moins, entouré de flotte, on risque pas d’être cerné par les cons.Je m’battrai si des gens qui sont pas papa ou maman veulent me dire quoi faire, je m’battrai si y’en a qui tapent des petits, comme je le fais au champs quand les copains volent des pommes. Je m’battrai si on veut me faire croire qu’un réal ça vaut mieux qu’une soupe et un lit chaud.Je retourne à mon labeur parce que le jour tombe et il faut pas que je rentre tard. Les madames font de plus en plus de bruit, et j’ai un peu froid. Il faudra que je pense à affuter mon coutelas.

Chapitre Deux

La rue est noire de monde. La chaleur est déjà presque insoutenable et le soleil n’est pas bien haut. C’est le soleil qui alimente nos corps, parait-il. Aujourd’hui les rupins, les rats et les risque-tout sont dehors et jouent. J’ai bien mon tamborim à la main mais j’arrive pas à me concentrer, en plus ils ne me voient pas et marchent vite. Papa et maman ne sont pas loin et me reluquent de temps en temps par-dessus leur épaule. C’est ma journée, il parait. J’ai jamais compris ce que cet enchevêtrement de rythmes et de corps avaient à voir avec moi. Mais on m’a dit que c’est parce que papa a la peau soleillée et pas maman. Les copains m’appellent Caboclo à cause de ça, mais leurs papa et maman ne veulent pas qu’ils le disent. Ils sont pas méchants quand ils disent ça pourtant. Mais je vois bien que ma maman est la seule maman à être comme ça, dans les autres maisons c’est les papas.En tout cas, les gens ont l’air de célébrer les petits comme moi aujourd’hui alors je suis un peu protégé. Les grands passent à côté de moi et me sourient. Le reste du temps je dois faire attention. Mais pas aujourd’hui. On a tous la peau soleillée ce matin. Même maman.Moi j’aimerais bien que tous les jours soient comme aujourd’hui.

Chapitre Trois

Luiz le pêcheur m’a proposé de l’accompagner ce matin. L’air est sec et frais lorsque nous nous éloignons de la rive. J’aimerais parler pour rompre l’obscurité muette, mais nous ne disons pas un mot. Luiz suit adroitement les mouvements de son embarcation. Je dois me tenir des deux mains en contemplant dans cette lueur pâle du levant les gestes assurés de Luiz. Mon regard se porte sur l’immensité alentour mais seuls le faible clapotement de l’eau et les grincements de la barque me lient au monde. C’est une heure belle entre toutes à Recife, comme ma maman le dit souvent. En plus c’est l’heure idéale pour prendre les poissons… Et la mer. A l’instant où je me dis cela, la lumière semble décupler. Je me retourne pour apercevoir à travers les brumes surplombant le rivage l’arc de cercle qui semblait vibrer et s’extirper de la terre. Je commence à entrevoir la beauté des rochers jaillissant d’entre les vagues , la canopée reprenant ses couleurs et ses bruits. Les oiseaux sont les premiers à rompre le silence de cet entre-monde où j’étais paralysé depuis plusieurs minutes. Combien ?Je levai les yeux et trouvai ceux de Luiz, entourés des rides de la joie.   – Qu’est-ce qui te fait marrer? – D’habitude les gens regardent le pays quand le soleil se lève.   Je me retournai brusquement et la ville était claire, presque verte elle-même à force d’enlacer la forêt.   – Tu as choisi ton camp, hein, p’tit gars?   Je ne sais pas ce qu’il a voulu dire, mais alors que nous heurtions à nouveau la rive, ce qui me surprit un peu, je restai quelques instants dans le bateau. Le charme fut rompu par le son des surdos qui montaient déjà derrière moi.En même temps qu’il rangeait ses filets, j’entendis Luiz siffloter un air simple et joyeux, en me regardant par moments, secouant la tête. Il avait l’air heureux. Alors qu’il me raccompagnait jusqu’à la cabane où il conservait ses accessoires, il dit: « tu devrais aller voir le Cubain, et lui demander de t’apprendre. »Je le contemplais comme s’il était fou. J’avais l’impression de ne plus contrôler mes gestes ni mes pensées, que Luiz venait de capturer. Je lui posai des tas de questions auxquelles il ne répondit pas, et je n’en tirai rien de plus ce jour-là. Je crois bien que Luiz est cinglé et je devrais éviter de lui parler. Mais c’est une autre sensation qui me hanta le reste de la journée.J’avais vu la beauté de ces rivages où j’étais né, et je me sentais légèrement rassuré de trouver le sable sous mes pieds nus. Cependant un picotement dans les profondeurs de mon esprit… Comme si le rythme de la mer, qui dominait encore mon être physique se confondait maintenant à ma pensée.   L’inquiétante étrangeté de cet autre monde sans logique me terrifiait. Elle devait ne plus me quitter, même pendant les rares escales terrestres que je fis les années suivantes.

Chapitre Quatre

Le lendemain, je me levai en me demandant si ce que je venais de vivre était une vision imputable au sommeil… J’étais secoué par cet appel que j’avais entendu dans les brumes du matin. Et la conversation de Luiz me fit réfléchir toute la matinée. Il m’avait conseillé d’aller voir un homme connu sous un nom énigmatique: Le Cubain. En cirant les groles des pleins aux as, et à l’insu de ma conscience, je prenais lentement ma décision. Discrètement, j’essaie de glaner des informations sur le mystérieux personnage.Le Cubain a la réputation d’être un mentor pour tous les traîne-patins et les miséreux du port. Il a l’air louche et je n’en parlerai pas à maman et papa, sinon ils ne me laisseront plus m’approcher de Luiz. Ce que j’entends suggère que ses activités ne sont pas vraiment légales. Commence se fait-il que tout le monde le connaisse et que la milice ne se soit jamais occupée de lui? Personne ne semble non plus connaitre son vrai nom. Mais la curiosité est trop forte. Sur la route de l’établissement gastronomique où la rue dit qu’on peut trouver Le Cubain, j’entends une musique bizarre.   En poussant la porte de ce respectable estaminet, le brouhaha m’assaille.Cette musique est vraiment insupportable. On n’y voit pas à deux mètres devant soi à cause de la fumée et de la densité de poivrot. Tout le monde a l’air de bien s’amuser et gesticule dans tous les sens en se filant des mandales. Les gars sur scènes s’agitent frénétiquement en branlant d’étranges appareils dans tous les sens. Moi et les copains, on s’amuse bien aussi quand on joue à Colomb et les indiens. L’autre jour, Thiago a failli me déboîter la mâchoire. Qu’est-ce qu’on a rigolé. Mais là, ça me semble excessif. Le pauvre monsieur qui essaie d’extraire des morceaux de chaises de ses cheveux n’a pas le temps de les contempler car il se prend une salade de phalanges sur le nez. Je veux me diriger vers la sortie mais les grands s’amusent trop et ne me voit même pas, ils bloquent l’entrée. Je vais me planquer sous une table en espérant que c’est bientôt la fin de la récré, mais y’a déjà un grand gaillard tatoué qui compte des pièces entre ses mains. Il essaie de me déloger à coups de pieds, je tente de me protéger avec mes bras mais la douleur est si forte que j’ai peur de tourner de l’œil. Soudain les coups s’arrêtent de pleuvoir et je risque un regard entre mes doigts. Quelqu’un a attrapé mon agresseur et il atterrit quelques secondes plus tard sur une table voisine qui ne s’y attendait pas et la bousille. Il y a un gros monsieur noir à chapeau qui hurle en faisant tournoyer ses poings. Papa, il dit que les mioches sont bêtes et qu’ils ne savent pas s’amuser sans se faire mal.Le vacarme s’estompe tandis que les musiciens continuent leur rituel. Je sors de sous la table et marche droit sur le gars de tout à l’heure pour me venger. J’ai pas les panards très développés mais je sais m’en servir. Une dent en or vole dans la pièce et je cours la choper. Seul le gros monsieur reste debout et colle des baffes à répétition à un mec chauve qu’il a chopé par le paletot. Il me voit opérer la dentition du tatoué et récupérer la seule bonne dent du lot, et éclate de rire.   – T’es en avance, mec, me dit-il.   Je pense qu’il se fout de moi et qu’il va me faire une tronche au carré, mais il reste là, à me regarder peinardement. Il lâche sa victime qui s’affale par terre avec l’air de se demander si la vie vaut vraiment le coup. Le gros me dévisage longuement de bas en haut, puis me dit, en désignant le carnage de ses bras écartés:   – Qu’est-ce que tu penses des Hommes ? – Je pense que c’est dommage. – Ha! aboie-t-il, t’as bien raison… – C’est vous Le Cubain.   Il me découvre lui aussi une dentition jaunie clairsemée d’or.   – Lui-même! Si tu me connais, tu sais aussi ce que je fais. Je procure aide et conseils à ceux que la société déçoit. J’ai eu un paquet d’élèves, crois-moi. – Je veux partir en mer! risqué-je, avec une énergie que je ne me connaissais pas.Un moment de silence où son regard change. – Qu’est-ce que t’y feras p’tit gars? – J’sais pas. J’ai envie d’autre chose.   Il incline la tête et me tend la main. On pouvait y voir quatre doigts et demi, et une tâche sombre tatouée sur la paume. Je lui serre les salsifis.   – Vous êtes un pirate? que je lui demande.   il me serre la main plus fort, ce qui m’arrache une grimace.   – Pas un pirate. Pas un corsaire. Je ne fais pas dans le massacre et la boucherie, petit gars. Si c’est ça qui te conduit, va voir ailleurs. Mais si tu crois vraiment qu’on peut faire mieux que ça, dit-il avec un mouvement de bras qui semble vouloir engloutir le monde entier, si tu penses que tous les minables des Amériques peuvent s’affranchir de l’injustice et de la famine, échanger rois et reines contre frères et sœurs… Viens avec moi.   Il m’a lâché la main et se dirige vers la sortie.   – On va où?   Il a dû sentir mon excitation, car il sourit en se retournant.   – Havana, gringo.  

Chapitre cinq

Je pondère l’offre du Cubain. Pas longtemps. Il m’a guidé à travers des ruelles qui semblent lui appartenir: les grouillots font mine de ne pas le remarquer mais personne ne me bouscule quand je marche à côté de lui. Une vielle consigne tacite de contrebandier, sans doute. Personne ne le regarde mais tout le monde s’écarte.
Il m’a ramené au port. Et puis il s’arrête devant un immense trois-mâts comme t’en vois parfois sans jamais pouvoir t’en approcher. Ben alors, quoi? C’est tout? Je me tourne vers son visage goguenard.

– C’est l’mien, qu’il me fait.

Les bras, la mâchoire et pas mal d’autres trucs m’en tombent. Que ce gros-lard pouilleux ait des dents en or et se les ait collées dans la clape, passe encore. Tout le monde peut tabasser un gouverneur pendant sa visite aux dames et lui chiper ses dominos. Mais qu’il puisse se payer un joyaux de cette nature, ça me dépasse. Les voiles brillent de mille feux, la coque est tellement neuve que le bois est encore vert, et une bonne centaines de gonzes s’affairent autour et en d’dans. Je sais même pas comment décrire ce qui m’anime la viande en ce moment: moi, en mer? et sur un rafiot grand luxe?
Avant que j’aie eu le temps de réagir, le Cubain me tient à peu près ce langage:

– On largue à la marée.

Et il se casse précipitamment, mais avec un sourire aux lèvres. Et puis je sens un truc me choper par le col. Vue plongeante sur le paternel. Furax. On dirait que l’aventure de ce soir consistera surtout à me prendre des tartes par grappes de quinze. Maldito.

Chapitre six

En guise de baffes, ce sont des coups de pieds au train que je reçus en grappes. Et les grappes de la colère paternelle, elles sont gratinées. Je sentais qu’il mesurait sa force à l’étalon de mon audace, qui n’était pourtant pas suffisante pour anéantir totalement l’amour que mon père avait pour moi. Cette marche forcée vers la maison était conçue comme un purgatoire et les coups de pieds, donnés avec le côté et non pas avec la pointe, sur une zone chargée en liaisons nerveuses de mon organisme, n’avaient pour vocation que de stimuler mes facultés cognitives. Tout en essayant de me préserver avec les mains, je marchais en maudissant mes rêveries sur le port et mon amitié avec Luiz le pêcheur. Les vociférations de mon géniteur me confirmaient qu’il n’était plus question à présent de faire reluire les bottes sur les docks, ni de partir à la pêche. Heureusement, il n’avait pas remarqué la présence du Cubain à mes côtés quelques instants auparavant.
Je ressentais confusément une forme de honte à échapper à l’entièreté de mon juste châtiment, qui ne se serait assurément pas cantonné à mon derrière, cependant la douleur avait atténué chez moi l’esprit de pénitence. Je retrouvais ma chambre sous les hurlements terrorisés de ma mère, chambre que je ne devais plus quitter jusqu’à l’hiver prochain si j’en croyais ses prédictions. L’hiver au Brésil… C’était une saison idéale pour ce genre de plaisanteries que je trouvais d’ailleurs fort inappropriées vu les circonstances et mon état de grand blessé. Je résolus de ne plus leur adresser la parole et de faire la grève de la faim.

Cette résolution me tint éveillé et déterminé une bonne partie de la nuit, que je mis à profit en échafaudant mille et uns stratagèmes pour échapper à mon injuste situation sans plus tarder.
Je rêvais aux côtes de Havana, à la flotte espagnole, aux bravades et aux abordages, à un pays sans roi ni lois.
On dit qu’ils construisent en ce moment à Havana un vaisseau comme il n’y en a jamais eu. Eh bien moi je le verrai, je cracherai dessus et je filerai avec le Cubain vers un monde moins injuste, où les messieurs de couleur peuvent parler aux dames, où les dames sont pas bizarres dans la rue et où on ne maltraite pas les enfants innocents sans aucune raison.

Toutes mes espérances nouvelles faillirent à la vue de mon pactole : même pas un réal pour acheter un sabre digne de ce nom. Et puis à mesure que la nuit avançait, ma grève de la faim me semblait de plus en plus déraisonnable. A quoi bon être libre si l’on meurt de faim ? Après tout, l’intégrité ne se mange pas. Je me tenais ce raisonnement qui paraissait tout à fait à même de réconcilier mes élans révolutionnaires avec quelques lampées de la soupe de ma mère, quand je réalisais que si je menais à bien mes plans, je ne les reverrai peut-être jamais. Combien ils seraient tristes de ne plus me trouver dans ma chambre un jour… Comme ils se sentiraient responsables de ma perte ! Quels fins atroces allaient-ils imaginer pour moi dans un ravin quelque part, au bout d’une pique ou au fond d’un océan…

Il m’apparut alors juste et légitime de défendre héroïquement mes projets professionnels auprès de cette cellule familiale réactionnaire et néanmoins chère à mon cœur. De les prévenir, dussé-je exposer mon derrière aux terribles représailles, tempérées cependant par le fait bien opportun que mon père ne portait jamais de chaussures dans la maison. J’allai les réveiller pour développer mes arguments en 11 parties telles que je les avais façonnées lors de ma privation volontaire de soupe, mais ils ne dormaient pas. Ils étaient assis à notre petite table bancale et constellée de trous. Ils avaient la mine basse de gens que la fatigue, les contingences d’une vie de misère et les discussions sans fin possible avaient finalement brisés.
Ils savaient. Mon père n’était pas dupe et savait bien ce que Luiz et le Cubain faisait ici. Lui-même avait été tenté autrefois. Aujourd’hui il se rendait à l’évidence : le chemin qu’il avait choisi lui avait apporter une famille aimante et la stabilité fragile d’une vie au jour le jour. Mais ni lui ni ma mère ne pouvaient m’offrir ce que je désirais au fond de moi. Et les quelques piécettes que je ramenais à la maison chaque soir, bien que mes parents eussent toujours soutenu le contraire afin de ménager ma fierté, n’étaient guère essentiels au bon fonctionnement de la maison.

Je chialai tant que je pus, et même plus. Et puis le matin même, sans avoir dormi et sous les yeux rouges de mes parents qui souriaient, leur fils vogua vers une vie sinon meilleure, au moins différente.

Le Cubain m’attendait, qui ne dit pas un mot pendant plusieurs heures. Il avait fait un signe de tête à mon père et m’avait montré mes quartiers à bord de la Murène.

À SUIVRE…

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